jeudi 22 décembre 2011

Les quarts d'heure d'émerveillement

Après les moments d'indignation, la magie de décembre et de la période de l'Avent m'a gratifiée de quelques instants privilégiés que je me dois de partager. C'était un jour de tempête, une jeune femme a poussé la porte de l'atelier, autant à la recherche d'un abri que d'une découverte. Gracile et délicate, elle était à la recherche d'un cadeau "rare" pour un membre de sa famille plutôt fortuné et peut-être un peu blasé. Portée par je ne sais quel élan, elle s'est laissée aller à quelques confidences, dans une langue si belle que je me suis demandé d'où elle sortait. Elle a finalement trouvé l'objet qui s'approchait le plus de ce qu'elle recherchait, et elle s'en est allée, sourire aux lèvres. Je me suis dit que ce jour-là, ce qu'il y avait de plus "rare" dans mon atelier, c'était cette jeune personne en quête de l'objet rare.

jeudi 1 décembre 2011

Quelques petites indignations d'artiste

Alors que je m'approchais de la St-Jakob Kirche, pour y écouter le requiem de Mozart chanté, entre autres, par ma soeur, je les aperçus, sous la pluie et sous leurs tentes, les indignés du beau pays. Sûr qu'ils ont des tas de bonnes raisons d'être là, et si ce n'est pas pour eux, eh bien, c'est par solidarité avec tous les déshérités, les maltraités, les incompris, etc. Cela m'a plongée dans une grande réflexion, de laquelle est ressortie que mes indignations persos, je les cueille surtout dans ma p'tite vie d'artiste, car c'est sans doute  là que se nichent les cordes les plus sensibles. Dernier exemple en date : ce marché où l'on insiste pour que je vienne, et où je me retrouve finalement avec quelques autres artisans punis dans une petite pièce que seuls les visiteurs les plus curieux, voire les plus courageux,  découvriront. Arg !! Ensuite, il y a cette différence de traitement faite selon l'endroit où vous exposez. Vous êtes toujours le même artiste, n'avez pas changé de style mais savez pertinemment que si vous exposez dans un certain lieu, vous n'aurez pas droit aux  mêmes égards que si vous accrochez vos toiles ailleurs. Les années passent et je ne sais  toujours pas comment fixer un prix sur une aquarelle, alors, quand je réalise que certaines oeuvres sont jaugées selon leur prix et non selon l'émotion qu'elles procurent, je me dis que là aussi, il y a encore du boulot. En y réfléchissant, je constate qu'il y a largement de quoi s'indigner lorsque l'on essaie de vivre de son art et de sa p'tite boutique, car le tout s'avère aussi aléatoire que bancal. Les années d'expérience nous font découvrir des réalités plutôt crues, des évidences auxquelles on aimerait échapper, et je me demande si ce n'est justement pas pour cela que le besoin de créer est si grand, si intact, malgré les déconvenues, malgré les promesses non tenues. Au prochain article, je vous parlerai des petits émerveillements et des bonnes surprises, et là, vous comprendrez pourquoi je ne me résouds pas à laisser mes pinceaux se reposer....

samedi 5 novembre 2011

Encore à Rossinière

Après Cressier, Rossinière est le village où je passe le plus de temps, surtout ces temps-ci. Pas très étonnant puisque mes parents y vivent, et je trouve leur choix très judicieux. Notez que le peintre Balthus n'a pas résisté non plus au charme de cette petite bourgade, entourée de montagnes, boisée par les nombreux chalets, dont celui de mes parents. De plus, ce village invite à la découverte. Récemment, il suffisait de pénétrer les granges anciennes pour se retrouver face à des oeuvres d'art contemporain, époustouflantes de grandeur, impressionnantes par le sujet qu'elles traitent : la montagne. Quand on arrive à Rossinière, on a déjà pris un peu d'altitude, et l'ascension continue au fur et à mesure des découvertes faites aux 4 coins du village. Tout l'été, en allant rendre visite à mes parents bien atteints dans leur santé, je sentais la nécessité d'aller voir cette exposition. J'y suis parvenue, juste avant son terme. D'autres visiteurs de dernière heure se pressaient pour découvrir ces interprétations très personnelles de la montagne. Ce jour-là, j'ai vu dans ces panoramas enneigés un gouffre de solitude, et l'angoisse de la mort au détour d'une crevasse. La montagne, je la préfère en peinture plutôt que sous mes pieds, je l'avoue. Mais j'ai trouvé cette exposition fascinante, parfois même à couper le souffle et ce n'était pas dû à un manque d'oxygène. Bon, la prochaine fois, je vous parlerai d'une expo qui est encore d'actualité......

mercredi 20 juillet 2011

Chronique de la boutique et pensées de l'atelier: Visite au musée Tomi Ungerer

Chronique de la boutique et pensées de l'atelier: Visite au musée Tomi Ungerer: "Il y a plus de 10 ans, je lisais l'histoire des 3 brigands de Tomi Ungerer à mes chers enfants, qui écoutaient cette histoire très attentive..."

Visite au musée Tomi Ungerer

Il y a plus de 10 ans, je lisais l'histoire des 3 brigands de Tomi Ungerer à mes chers enfants, qui écoutaient cette histoire très attentivement. Je ne savais pas grand chose de l'auteur-illustrateur à ce moment-là, mais cette histoire m'avait fait une forte impression, autant par son graphisme puissant que par le message qu'elle contenait. Il y a quelques mois,  une de mes amies m'annonçait qu'elle était allée visiter le musée Tomi Ungerer à Strassbourg. Comme on a fait de cette ville notre destination de vacances  cette année, autant dire que je me suis bien remémoré tout cela, et ai même mis au point un plan "musée" l'espace d'une journée. Alors que ma petite famille partait se faire de grosses frayeurs dans un parc d'attraction non loin de là, j'ai opté pour l'émotion contemplative en choisissant de me rendre seule et en bus dans la ville de Strassbourg. Première victoire : j'ai trouvé le musée. Avec mon légendaire sens de l'orientation, eh bien, c'est presque un exploit. Notez que je trouve plus facilement les musées que les entreprises de nettoyage.... Dès l'entrée, les illustrations tout en force et en contraste accueillent le visiteur. Les premières oeuvres en disent long sur la force imaginative du bonhomme Tomi, orphelin dès l'âge de 5 ans et traversant l'océan très tôt pour se frotter aux tendances graphiques new yorkaises. Armé de ces crayons, il s'oppose à la guerre du Vietnam et dénonce les formes du racisme. Artiste engagé ? Certainement, mais artiste aux facettes multiples. Les films autobiographiques qui passent en boucle au musée tentent de cerner la personnalité d'Ungerer. Pas facile, mais passionnant. Son engagement face à l'art est total, il passe plusieurs heures par jour à esquisser, à dessiner, à griffonner. Il prend des notes continuellement. Il dessine comme il respire, son trait est sûr. C'est subjuguant. Je ressors du musée émerveillée, bien empreinte de l'oeuvre de Tomi, et lorsque je repasse devant la réceptionniste du musée, je l'entends dire à un visiteur pressé que la visite ne prendra pas plus d'une heure. Je viens d'en passer deux avec Tomi Ungerer et son oeuvre, et je ne les ai pas vues passer.

vendredi 1 juillet 2011

Première semaine de vacances

Pour certains, c'est les vacances par ici. Pour moi, il s'agit d'encadrer encore une vingtaine d'aquarelles avant de partir les accrocher dans un Home de la ville voisine. Il est un peu tard pour se demander si le choix de la date du vernissage était judicieux, sachant que beaucoup de gens seront en vacances, Heureusement, la date était imposée, moi, j'ai tant de peine à choisir. D'abord, on avait parlé du mois de février, et c'était trop tôt. Puis une autre expo est venue se greffer au programme de mai, alors, le début du mois de juillet, finalement, c'est un bon moment pour exposer. Après tout, n'a-t-on pas plus de temps en été ? A condition de ne pas tomber dans le piège du remplissage. Voilà pourquoi j'évite d'énumérer ce que je ferai pendant ces 4 semaines de pause estivale, histoire de ne pas alourdir un temps que je souhaite léger, et qui passerait sans prétention et sans faire de poussière (je n'suis d'ailleurs pas du tout décidée à la prendre.....la poussière!). Alors, pour tous ceux qui ont envie d'ouvrir grands leurs yeux sur une expo, prendre le temps de boire l'apéro avec une artiste du coin ou visiter un home en prévision de leurs vieux jours, voici le programme.
Bienvenue. A disposition pour toute info complémentaire.

jeudi 16 juin 2011

7 facettes de ma p'tite personne, pour répondre à un "TAG"

Je viens de lire les 7 paragraphes livrés par mon amie Marie-Ange alias Loulou et ai beaucoup admiré sa sincérité et sa manière de parler d'elle. Car parler de soi, ce n'est pas si facile. J'ai pourtant  eu quelques occasions de me prêter à cet exercice biographique, mais c'était surtout pour parler de ma peinture. Alors ce soir, je vais essayer de vous parler d'autre chose que de parcours artistique ou technique d'aquarelle, même si c'est presque indissociable, vous verrez.
1. J'ai une peur bleue du temps qui passe car je sais bien où il finira par nous amener tous, aussi, quand quelqu'un me dit "oh, mais que le temps passe vite", eh bien, j'en ai carrément des frissons et ne sais que répondre car je n'ai aucun point de comparaison. La notion du temps qui passe me déstabilise tant que j'espère toujours inscrire quelque chose dans son sillage...une aquarelle par exemple. Résistera-t-elle au temps ?
2. Un autre temps dont je n'aime guère parler, c'est celui qu'il fait. Imaginez, mes parents étaient agriculteurs, et il fallait écouter la météo au moins 3 fois par jour, en Suisse allemand et au moment du repas. Si j'en parle, alors, c'est pas plus de quelques minutes, et si possible comme entrée en matière avec un interlocuteur que je ne connais pas suffisamment pour lui poser plein de questions indiscrètes sur sa vie, son travail, sa famille, bref, tous ces sujets autrement plus intéressants que le temps qu'il fait. La météo m'intéresse pourtant au plus haut point lorsqu'il s'agit d'en capter les ambiances pour les restituer sur une feuille d'aquarelle....ou organiser une grillade dans la cour !
3. Mon quotidien ainsi que mes pensées sont  également bien remplis par ma famille. Ils m'occupent tous très bien, chacun à  leur manière. Tantôt en me causant d'énormes soucis, tantôt en me faisant rire aux larmes ou en remplissant des corbeilles de linge à repasser. J'aime être occupée par cette famille tonitruante, qui donne à ma vie la consistance dont j'avais besoin. Et même si je me serais passée de certaines difficultés, je crois qu'au fond de moi, je n'ai jamais opté pour la facilité. Message reçu, visiblement. Bref, je les adore, le papa y compris.
4. Je vis très intensément le moment présent en ce qui me concerne, et me fais surtout du souci pour l'avenir de ceux qui m'entourent. Là encore, ma piètre notion du temps qui passe me joue des tours. Pourtant, je nourris de grands rêves aussi intemporels qu'irréalistes : écrire un roman fabuleux, d'une écriture poétique et percutante, trouver un langage pictural unique et unaniment apprécié, etc. Oui, j'ai besoin de rêver...
5. Depuis peu, j'occupe un véritable atelier qui sert également de café-pâtisserie et de lieu de cours d'aquarelle. J'avoue que je m'éclate dans cette grande pièce et le soir, avant de m'endormir, je réussis à me réjouir du lendemain matin, même s'il s'agit tout d'abord de tirer du lit un fiston pas trop décidé à se rendre à l'école.  Il faut dire que mes journées sont pleines de petites surprises, bonnes ou moins bonnes, on dirait que la routine n'a pas prise dans ce lieu.
6. J'adore me sentir transportée par un sentiment amoureux (eh oui, ça m'arrive encore, après toutes ces années de vie commune), mais mes amis ont une immense importance à mes yeux. Je me dis d'ailleurs qu'il faut que je le leur dise plus souvent.....s'ils lisent ce blog, eh bien, ça sera un début.
7. La création, en particulier l'aquarelle, est décidément la grande histoire de mon existence. Oh, pas que j'aie la moindre envergure en tant qu'artiste, mais le besoin de créer était tel, enfant déjà, que  si je n'avais pas pu l'assouvir d'une manière ou d'une autre, je ne sais pas trop ce que je serais devenue. Entrer dans un musée, quand on vivait en Hollande, c'était sentir mes entrailles se resserrer, mon souffle se couper, mon coeur battre la chamade. Un peu comme un rdv amoureux finalement. Et je vous promets que ces grands sentiments contribuent largement à me faire oublier toutes mes tracasseries liées à mes défauts et manquements dont je vous parlerai à un prochain "tagage" si vous êtes sages.

vendredi 10 juin 2011

Quand les fraises ne se laissent pas rouler...

Deux matins par semaine, dans mon atelier-café, je propose une pâtisserie originale (oui, y en a pas deux mêmes) et une sorte de pain. Comme c'est la saison des fraises, je me suis documentée afin de varier mes créations et suis tombée sur la recette d'un roulé à la confiture de fraises. J'ai commencé par faire la confiture de fraises fraîchement cueillie, (une valeur sûre et maîtrisée), puis je me suis attaquée à la génoise dans le dessein de la rouler vite fait au sortir du four. La vilaine, elle n'a pas voulu se laisser faire, et s'est craquelée de tous les côtés. Comme j'avais déjà annoncé ce dessert sur mon tableau noir, plus question de revenir en arrière. J'ai donc savamment maquillé les craquelures avec du sucre glace, et placé le roulé camouflé derrière le bar. Après tout, coupée en tranches, la roulade aurait meilleure allure. Mais voilà, le coiffeur matinal est venu boire son café au bar comme d'habitude et n'a pu s'empêcher de dévisager ma pâtisserie du jour. Il en avait l'air perplexe, d'autant plus qu'il s'y connaît en boulangerie... Mais ce que j'ai préféré dans l'histoire, c'est sa remarque hilarante : "eh bien, on dirait que vous vous êtes battue avec cette roulade" . Au moins, ça nous a beaucoup fait rire, et en plus, les courageux dégustateurs l'ont trouvée bonne et n'ont rien dit sur son aspect ravagé. Que de politesse !! Bon, je vous raconterai la prochaine bataille dans le prochain message...

vendredi 27 mai 2011

A chaque situation, son proverbe

Récemment, j'ai eu l'immense plaisir d'illustrer quelques proverbes triés sur le volet,  issus du monde entier. Avec un collègue artiste peintre colombien et brillant, on en a fait un album que je feuillette avec une certaine fierté. Et surtout, la visualisation des pages du livre me rappelle de bonnes anecdotes. En voici une : le livre était en cours de réalisation, et j'étais sur le point d'ouvrir un café-pâtisserie dans mon atelier. Les demandes d'autorisations m'avaient bien occupée, et  le livre n'avait pas le bon nombre de pages. Il y avait donc deux possibilités : soit on enlevait chacun deux illustrations.... snif, on ne pouvait s'y résoudre, soit on en créait chacun deux nouvelles. Bien sûr, on a opté pour la deuxième solution. Et devinez ce que j'ai choisi, en espérant bien sûr que ce proverbe là ne soit pas de mauvaise augure pour la naissance de mon café-pâtisserie : "Farine fraîche et pain chaud font la ruine de la maison". Donc, je compte sur vous pour m'aider à prouver que ce proverbe ne s'applique pas à toutes les maisons exhalant de temps à autre une bonne odeur de pain chaud....

vendredi 13 mai 2011

Chronique de la boutique et pensées de l'atelier: Boutique ouverte à tout

Chronique de la boutique et pensées de l'atelier: Boutique ouverte à tout: "J'avais donc annoncé l'ouverture de ma boutique en précisant que les mercredis et samedis matins, il y aurait des pâtisseries (pour accompag..."

Boutique ouverte à tout

J'avais donc annoncé l'ouverture de ma boutique en précisant que les mercredis et samedis matins, il y aurait des pâtisseries (pour accompagner le café). Partant de là, je n'imaginais pas que l'on puisse débarquer un matin sans pâtisserie et commander du café. Eh bien, récemment, 6 personnes sont entrées, d'un pas décidé, dans "Aquarelle à la carte" pour y boire un café. La machine n'avait même pas été mise à chauffer, et il n'y avait pas d'eau dans le réservoir. Quelques minutes plus tard arrive quelqu'un qui avait besoin d'être renseignée sur les cours que je donnais d'autres matins, suivi d'une dame qui avait besoin de cartes de voeux dont les modèles n'étaient plus disponibles.... Bon, des matins comme ça, il risque d'y en avoir encore, mais maintenant, dès que je positionne le panneau sur ouvert, je fais chauffer la machine à café et me souviens que je suis dans l'atelier-boutique-café ouvert au public et que tout peut arriver.... Mais bienvenue quand même !!

mercredi 27 avril 2011

Visite de la Collection d'Art Brut

Cela fait longtemps que j'espérais aller la voir, cette collection. Et ce lundi, comme le fiston devait être conduit à Lausanne, j'ai établi le programme "musée". Même que c'est le même fiston qui me l'a suggéré, certain d'y échapper... Le bâtiment qui abrite cette fameuse collection dégage le charme des vieilles pierres, et la terrasse est très accueillante. On franchit le seuil et on change de monde. Les salles sont sombres, les oeuvres tantôt très colorées, tantôt d'une noirceur inquiétante. Mais elles ne sont jamais banales. Elles sont présentées en séries, histoire de bien se rendre compte d'un côté répétitif, voir obsessionnel dans les sujets. Au début de chaque série, on peut lire sur un panneau une courte biographie de l'auteur des oeuvres. La plupart du temps, on retrouve des parcours de vie très accidentés, marqués par l'abandon, la maladie ou la guerre. Parfois même, on devine la tragédie, qui a guidé la main, l'esprit, jusqu'au pinceau puis sur le papier. Et enfin, devant nous, ces peintures fascinantes. Mon regard s'est perdu dans les méandres de jardins imaginaires, dans les rythmes endiablés de compositions ambitieuses, ou encore dans le regard triste d'un enfant seul dans un jardin. Ces créateurs-là n'ont aucune prétention artistique, certains ont même découvert la peinture en même temps que le besoin d'extérioriser quelque chose. Peindre les a peut-être sauvés de la folie, ou enfermés dans un monde inaccessible. Je l'ignore. Le pas peut être franchi si vite si tout se met à basculer dans la vie, la frontière entre la raison et la folie devient si ténue. J'ai souvent imaginé que cela pourrait m'arriver, de perdre pied, de déconnecter pour mieux m'enfermer dans un monde de couleurs. Après tout, personne n'est totalement à l'abri de la  folie.Mais ce jour-là, si vous venez me rendre visite en milieu psychiatrique, par pitié ne m'apportez ni chocolat ni chaussettes. Juste de la couleur et du papier pour la laisser exploser.....

mercredi 20 avril 2011

Peintresse de la cour du château

Cet après-midi, il faisait très beau, et comme j'avais une commande de tableau à honorer, je suis allée m'installer dans la cour du château. Une commande de rêve donc, où, connaissant le sujet, je sais déjà que je vais aimer le traiter, et en plus, je peux l'interpréter comme j'en ai envie. Bon, au final, ce serait bien que cela plaise au commanditaire sinon ....l'oeuvre viendra remplir mes cartables déjà  bombés d'aquarelles entassées à demi oubliées. Donc, je me suis installée en face d'une partie de mon sujet, le soleil l'éclairait sagement sans m'éblouir, le parc était peu fréquenté et le crayon glissait sans trop d'hésitations sur le papier lisse. La gomme est restée à la maison, avec les préoccupations, les soucis, les obligations, etc. Un pur moment de détente, à songer au travail du créateur de cette touchante sculpture. Un peu comme un dialogue entre  techniques différentes. Et puis, le soleil s'est mis à taper très fort sur ma tête et là, j'ai cessé d'être "peintresse de la cour" pour regagner au plus vite la fraîcheur de mon atelier. La première esquisse est terminée, et si elle paraît ressemblante, eh bien, je sens qu' un petit séjour à l'atelier  la métamorphosera sans doute. Cela s'appellera "touche finale".

mercredi 6 avril 2011

Un livre est né, dans l'atelier "aquarelle à la carte"

Aujourd'hui, j'ai l'impression de marcher sur des oeufs. Avant Pâques, me direz-vous, rien d'étonnant, ils sont partout. La raison est tout autre. J'ai testé mon nouvel atelier en créant, sur commande, les illustrations d'un livre de proverbes, en collaboration avec un collègue peintre. Les semaines ont passé, entraînant dans leur sillage toutes ces pages aquarellées, destinées à traduire des interprétations de proverbes du monde entier. C'est mon premier travail conséquent dans cet atelier, et je me demandais si les ondes de cette très vieille maison seraient inspirantes. Et après la création des illustrations, on est entré en phase de relecture, de chipotage, d'effaçage, de remise en question, pour aboutir au livre terminé, prêt à être mis sous presse. Voilà donc le sort qui l'attendait aujourd'hui, lui sous presse....moi sous pression. Et si on avait laissé passer une faute, inversé deux images, mélangé les traductions.... aïe aïe aïe, le nombre d'imperfections possibles, imprimées et multipliées jusqu'au millier. Allons,  positivons, peut-être qu'on a bien travaillé et qu'on ne s'est pas planté dans les relectures. Bon, comme j'étais la seule à maîtriser le français en tant que langue maternelle, j'avoue que je sens le poids des responsabilités sur mes épaules. Je n'ai pas encore vu le résultat, je sais que mes mains trembleront en le feuilletant, que je craindrai chaque nouvelle image, chaque paragraphe. Et quand enfin je l'aurai parcouru, traquant ce que j'aurais peine à découvrir, je le reposerai, espérant que les heures bénies passées à le réaliser sauront charmer les futurs lecteurs.

jeudi 31 mars 2011

Présentation de ma p'tite boutique

J'en rêvais, mais je n'osais pas vraiment y croire. Pourtant, l'occasion s'est présentée. Cette vieille maison, son espace, l'ancien bistrot, la nécessité de déménager, le besoin de créer.... En résumé, c'est ainsi qu'on a atterri là. Pour notre plus grand plaisir...après une petite phase d'adaptation. Cet atelier, c'est pour moi un lieu de travail à rejoindre en pantoufles, à n'importe quelle heure en dehors des heures d'ouverture. Un lieu que je traverse en pensant à ce que j'y ferai dès que je m'y installerai, un refuge, une cabane dans la maison.