lundi 5 juin 2023

Fête du quartier : Quand la pluie révèle des qualités et resserre les liens

 La fête des voisins.

La date officielle était le vendredi 2 juin, mais n'étant pas libre ce soir-là et faisant partie du "comité d'organisation", j'ai proposé le samedi 3 juin. Mes collègues auraient dû se méfier d'emblée, étant donné que mes choix de date sont souvent parsemés d'embûches. Donc, le samedi, malgré les prévisions qui annonçaient de la pluie dès 13h, puis dès 14h, bref toutes les heures , elle n'est pas venue. Elle a attendu que tous les participants à la fête soient là, occupés à déballer leurs alléchantes spécialités culinaires et autres apéritifs pour se rappeler à notre bon souvenir, d'abord au compte-gouttes, puis, plus intensément. Trop tard pour reporter la fête, et à ce stade, personne n'avait envie de remballer son matériel et rentrer bredouille. C'est là que des talents de débrouillardise, ingéniosité et réminiscence de scoutisme ont émergé. Notez que les inondations de 2021 nous avaient sans doute déjà enseigné quelques réflexes de protection anti-déluge. Parmi la trentaine de convives, quelques aguerris ont dégoté une si grande bâche qu'on s'est demandé d'où elle sortait, et en un temps record, elle recouvrait la rue adjacente au lieu prévu initialement. Ni une ni deux, chacun s'est emparé des tables pour les transporter sous la bâche, avant d'agencer les victuailles qui avaient un peu valdingué. La rue s'en est trouvée presque complètement bloquée par les tables et bancs, seul les piétons, et les poussettes, pouvaient passer. Rue décrétée piétonne donc pour l'occasion. Par chance, les voitures stationnées appartenaient toutes aux participants. Est-ce cette proximité forcée, cet agglutinement à l'abri de la pluie qui ont fait que cette édition aura été particulièrement chaleureuse et sympathique ? On se souviendra sans doute longtemps de l'édition 2023 de la fête des voisins du quartier.

lundi 19 septembre 2022

Indépendance et retraite



 

Ma semaine se divise en demi-journées de cours d'aquarelle dispensés à des adultes et des enfants, en demi-journées d'ouverture de mon atelier-café, en journée de garde de petits-enfants, et en moments créatifs divers, variés et peuplés d'imprévus.

Certaines personnes de mon entourage ont pourtant la curieuse impression que "indépendance" rime avec "temps libre" ou "retraite".

Alors de la retraite, parlons-en.  Je m'en trouve encore éloignée de quelques années, et n'imagine pas cesser totalement mes activités artistiques, si la santé et l'énergie me le permettent bien entendu. Néanmoins, je suis opposée à ce relèvement de l'âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans. Quel gâchis d'avoir proposé une réforme de l'AVS en voulant économiser des deniers sur le dos des femmes. Et oser, de surcroît, brandir la bannière de l'égalité homme-femme alors que l'égalité salariale, entre autres, n'est pas avérée. 

Si j'obtenais une rente AVS à 64 ans tout en exerçant, mais de manière réduite, mon activité indépendante et artistique, j'en profiterais pour en investir une partie dans des projets collectifs et créatifs. Les idées ne manquent pas, ce serait une manière de faire circuler cet argent. De plus, j'aurais l'impression d'une forme de reconnaissance pour toutes les heures passées à "rendre service" ou réaliser des taches bénévolement. Cette rente me permettrait de plancher sur des projets artistiques sans devoir me soucier d'un rendement. 

Et bien sûr, je ne suis pas seule dans ce cas. Au nom de mes contemporaines qui ont arrêté de travailler en raison d'épuisement, ou suite à une mise à l'arrêt, et qui craignent de ne pas trouver un nouvel emploi, je voterai non à cette réforme-là.

J'en profite pour remercier toutes les personnes qui se sont penchées sur le fonds de cette réforme pour en dégager des chiffres très évocateurs et trouver les arguments suffisamment convaincants pour voter NON sans hésitation
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mercredi 15 juin 2022

Participer à un salon du livre au village


 Je me réjouissais beaucoup d'y participer, et je n'ai pas été déçue. Plein de chaleureux moments d'échange avec les visiteurs, et les collègues assises juste à côté de moi. 

Bien sûr, j'aurais aimé m'arrêter devant le stand de chaque auteur.e., découvrir leurs dernières parutions, retourner leurs ouvrages sur la 4ème de couverture,  tenter de me faire une idée du contenu du bouquin. J'aurais aimé échanger avec eux, parler de ce que c'est que d'écrire, de leur inspiration, de ce qui les a poussés à écrire une telle histoire. J'aurais aimé lire à voix basse quelques vers, y voir des images, tourner la page et en découvrir un autre, en fermant les yeux. 

Un peu plus loin, il y avait même des bd et d'autres livres illustrés. Et là, j'aurais aimé admirer les images en oubliant le texte, poser des questions sur la technique, deviner la trame de l'histoire en ne regardant que les couleurs.

En fait, vous l'avez deviné, pour apprécier totalement et intensément ce 1er salon du livre au château, il aurait fallu que je sois plusieurs, ou que je me dédouble, ou que je ne tienne pas de stand mais cela m'aurait manqué, ou que le salon se déroule sur deux jours. Un jour pour présenter ses livres, un jour pour découvrir les livres des autres. Et puis, toute la semaine pour se dire : qu'est-ce que c'était bien, cette 1ère édition.

samedi 14 mai 2022

Naissance d'une exposition d'aquarelles



Voilà des mois que l'on en parle, que l'on planifie, que l'on organise.. Le comité a connu un festival d'émotions, oscillant entre enthousiasme et découragement suite à la destruction des panneaux par les inondations. Mais les artistes ont répondu présents, prêts à se lancer dans l'aventure de cette nouvelle exposition collective. Et si la formule vous plaît, si vous répondez présents, eh bien, il y en aura d'autres....

. Mais là, c'est la première qui est sur le point d'éclore, et elle sera belle. Dans qq jours, 12 aquarellistes chevronné.e.s viendront accrocher leurs oeuvres sur des panneaux spécialement construits dans des ateliers protégés, pour l'occasion. Plus de 100 aquarelles à admirer dans l'historique Maison Vallier. Venez nombreux, le vernissage a lieu vendredi 20.5.2022 à 18h (juste avant le spectacle de danse sur la place du village). Puis l'exposition sera ouverte tous les jours jusqu'au 29.5. Mettez vous-en plein la vue, car "il nous faut regarder, ce qu'il y a de beau....".

mardi 25 janvier 2022

Sobre paysage d'hiver

 


Le soleil pointait le bout de son nez et réchauffait un peu l'atmosphère glaciale de ces derniers jours. Equipée de mon siège pliant et de mon sac à peinture, j'ai traversé une petite forêt en quête d'une vue inspirante. Bien installée, mains gantées, rien ne semblait pouvoir m'empêcher de m'adonner à ma passion de l'aquarelle en plein air. Et pourtant.... l'eau que j'utilise pour diluer mes couleurs gelait dès qu'elle entrait en contact avec la peinture. Ok pour les effets spéciaux, mais impossible d'utiliser l'aquarelle dans ces conditions. J'ai pensé à cet aquarelliste qui emportait une bouteille de vodka lors de ses sorties hivernales, afin d'empêcher l'eau de geler sur la palette. Bon j'avais bien une bouteille de non-filtré dans la voiture, mais elle était destinée à un apéritif, alors je n'allais tout de même pas la gaspiller sur le papier... j'ai donc terminé cette aquarelle le lendemain, dans la chaleur de mon atelier, la tête pleine de souvenirs.



lundi 6 septembre 2021

Les petits ruisseaux font les grands déluges


 Je l'ai peint plusieurs fois, ce Ruhaut. Fascinée par cette eau qui jaillit en cascade sur la roche, je me suis installée en face, souvent au printemps ou au début de l'automne, pour l'esquisser avant de l'interpréter en couleur. 

Jamais je n'aurais imaginé que ce filet d'eau tremblotant puisse faire autant de dégâts, en dévastant les chemins qui mènent au village, entraînant dans son sillage des quantités de gravats, arrachant buissons et branches. 

Je crois que je préfère désormais poser mon regard sur de l'eau stagnante, apprivoisée, encerclée, interdite de débordements. Bref de l'eau canalisée, maîtrisée. Rassurante et apaisante. Comme cette étendue d'eau qui stagne entre la Vieille Thielle et le canal, chamboulant le paysage et cassant la routine. 



lundi 8 mars 2021

Pensée du 8 mars

 


Assise sous cette tente de fortune, cette petite fille n'est ni dans un camping, ni en vacances. Comme tant d'autres, elle a été déplacée dans ce campement de fortune à Lesbos, exilée. Le destin de cette enfant n'est sans doute plus entre les mains de ses parents et ses souvenirs seront à jamais marqués par l'abandon et la lutte pour la survie au quotidien dans le camp de la Moria. Elle a  déjà perdu le droit d'être une enfant, et cela m'attriste profondément. J'ai découpé la coupure de presse, sorti mes pinceaux, et passé un peu de temps avec elle, en songeant à ce que pouvait être sa vie au quotidien. Je sens un vent de révolte sourdre....Quel est donc ce monde où des enfants sont ainsi victimes de la détresse et de la violence des adultes? A quoi ressemblera leur vie ? Dans ces destins dramatiques, la résilience n'est pas un vain mot. Aujourd'hui, c'est la journée des femmes, et il reste encore tant à faire, pour que les fillettes ne soient plus en danger, pour que les femmes ne soient plus humiliées et maltraitées à travers le monde. C'était ma pensée du 8 mars...