dimanche 29 septembre 2013

Une bien belle période


Voilà plusieurs semaines que ça dure. Un sentiment de sérénité, une énergie fulgurante dans tout ce que j'entreprends, et tout cela sans la moindre amphétamine, juste un peu de caféine et de breuvage villageois. Mes enfants ont l'air en pleine forme et très satisfaits de leur sort, et de grands projets les font rêver à haute voix. Mon cher mari s'éclate en apiculture, et n'a pas de gros souci au travail. Mon entourage amical, familial et artistique semble également bien se porter, laissant déteindre des ondes positives.
Le projet pour lequel je travaille depuis plus d'une année - un livre sur la vigne expliquée aux enfants - est en cours d'impression, je n'ai donc plus rien à y ajouter et l'attente du résultat peut commencer. Je peux même peindre à ma guise les sujets de mon choix avant de me lancer dans le prochain projet. Les couleurs automnales sont d'ailleurs une invitation à l'évasion picturale.
C'est une bien agréable période.
Bien sûr, je vois pointer quelques gros nuages, puisque mes chères filles ont envie de découvrir le monde - ce que je les encourage bien à faire - et cela pendant plusieurs mois. Et je sais bien que rien n'est jamais acquis dans le sentiment de la béatitude, tout peut basculer d'un jour à l'autre.
C'est justement ce qui rend ce sentiment si précieux, si unique. Voilà pourquoi, en ce dimanche matin automnal, j'avais envie de le partager.

vendredi 13 septembre 2013

Je l'ai fait pour la dernière fois

Je les ai laissées à la maison. Les notes dansent devant mes yeux, rendues encore plus floues par l'émotion qui perle jusqu'au bout de mes cils. J'essaie de deviner s'il faut plutôt monter, plutôt descendre. Heureusement, ces chants, j'en connais la mélodie. Par contre, les paroles en anglais, je les aurai esquintées à outrance, un vrai crime de lèse-majesté. Quoique l'anglais de la reine s'est tout de même bien modernisé.
Mes lunettes, je les ai mises petit à petit, à la maison. Tout d'abord, elles restaient au rez-de-chaussée, et pas question de les laisser franchir le seuil de la chambre à coucher. Maintenant, elles ont droit de cité à tous les étages, mais elles n'ont pas encore franchi le seuil vers la sortie. Voilà pourquoi, ce soir encore, les notes de musique dansent devant mes yeux. Je ne le referai plus, je ne laisserai plus une partition se jouer de ma vue défaillante. Je les prendrai avec moi. C'était la dernière fois que je déchiffrais des notes sans porter de lunettes. Mais le plus triste, c'est que c'était la dernière fois que je déchiffrais les notes sous la direction de notre chère Frédérique, et là, je crains qu'aucune paire de lunettes ne réussisse à me faire ressentir la musique de cette manière...