dimanche 6 décembre 2020

Retour à la période "Maison Forestière"


 J'ai écrit cette histoire il y a presque 20 ans. Je ne l'aurais pas écrite ailleurs, elle est intimement liée au lieu et aux sentiments qui m'habitaient en cette période. A l'époque, je ne connaissais et n'utilisais pas le mot confinement, pourtant, mon quotidien y ressemblait furieusement. En effet, nous avions atterri un peu par hasard dans cette maison, éloignée de tout, avec notre petite fille àgée d'un an. Mon mari partait le matin au travail, avec notre unique véhicule. Les premiers mois, je les ai passés à arpenter la forêt environnante et à découvrir les plus proches habitations ou cafés accessibles facilement. En fait, il n'y en avait guère à moins d'une heure de marche. Heureusement que nous avions des voisins, installés dans la deuxième bâtisse, et parents d'un petit garçon du même âge que notre fillette. Un an plus tard, nous avons opté pour l'achat inévitable d'un deuxième véhicule. Ma fibre écologiste a dû s'y résoudre, aucun moyen de transport ne venant jusque chez nous. Mille fois, j'ai eu envie de retourner dans notre dernier pays d'accueil : la Hollande, où nous vivions dans un quartier très animé et très passant, où parfois je renonçais à allait ouvrir quand on sonnait à la porte, histoire d'avoir un peu de tranquillité aussi. A la maison forestière, nous n'étions sur le passage de personne, il fallait vouloir venir, s'enfoncer dans la forêt, braver les chiens, apercevoir la maison. Et petit à petit, je m'y suis habituée, deux autres enfants sont nés, donnant beaucoup de sens à cette vie proche de la nature. J'ai fini par chérir cet endroit au plus profond de moi, goûtant à cette tranquillité, peignant chaque fois que c'était possible, quitte à me lever très tôt ou me coucher très tard. Le souvenir de ces années passées dans cette maison verte est gravé à jamais,  comme des moments très intenses et très riches de ma vie, malgré les difficultés des débuts. Me replonger dans ces souvenirs grâce à la réédition de cet ouvrage, aura été une très belle expérience en cette année 2020 si particulière. Celle-là aussi restera gravée....

mardi 28 juillet 2020

L'inaccessible auberge....

Il nous restait un tiers du chemin à effectuer. Prenant mon courage à deux mains et ignorant tant bien que mal mon vertige lancinant, je gravissais escaliers et sentiers avec une furieuse envie de m'approcher de la mythique cabane. Et là, sans crier gare, la semelle de ma chaussure âgée d'une petite vingtaine d'années s'est décollée de tout son long. La traîtresse. Je fus en proie à un grand dilemne : continuer malgré tout en clopinant, ou alors, renoncer en invoquant le coup du sort et l'acharnement des éléments extérieurs. Je choisis la 2ème option. Quelques jours après mon retour, un peu frustrée de ne pas avoir pu découvrir, à l'angle d'un rocher, l'incroyable construction, je me suis consolée en l'aquarellant tranquillement depuis mon atelier, avec un léger vertige pictural....

dimanche 19 juillet 2020

Matinée au bord de la Thielle

L'été s'installe, mes cours d'aquarelle s'espacent et je cultive le plaisir de peindre à l'extérieur. La météo m'y invite. Ce matin-là, je longe le canal, sur mon vélo, mes affaires de peinture confinées dans mon sac à dos. Je cherche à m'échapper du vert omniprésent en ce début de mois de juillet. Et là, je repère cette tache rose dans l'écrin de verdure, éclairée par les rayons du soleil. Elle se reflète dans les eaux du canal. Deux arbres l'encadrent, et l'un deux me protège de l'intense luminosité. Cela ressemble à une invitation à m'asseoir sur ce banc qui fait face à ce paysage envoûtant. Je m'installe et me mets à peindre rapidement, alternant couleur et humidification du papier. Il ne doit pas sécher trop vite, alors je ne lui laisse aucun répit. Il s'agit de capter cette atmosphère matinale et la traduire au travers de mes couleurs. C'est ma manière de savourer l'été....

jeudi 14 mai 2020

La partie n'est pas terminée

J'ai réalisé ce jeu de l'oie au début de la période de confinement, histoire de bien intégrer toutes ces nouvelles règles d'hygiène et de distance sociale. Le déconfinement a commencé, pourtant j'ai l'impression que la partie n'est pas terminée. J'aimerais que tout se passe comme dans le jeu, qu'il suffise de reculer un peu pour effacer les erreurs, que l'on puisse recommencer le tour même si on a attrapé le virus et qu'à l'arrivée, on nous annonce que le virus a été vaincu. Et accessoirement, que l'on puisse faire une partie avec des amis à moins de 2 mètres de distance....

mardi 5 mai 2020

Elles n'auraient pas aimé....

En ces temps de repli en confinement, je pense souvent aux grands-mamans dont je me suis inspirée pour écrire "Grand-maman des villes et Grand-maman des champs". A l'heure qu'il est, elles sont malheureusement décédées, emportées par d'autres maladies que le Covid-19. J'ose à peine imaginer avec quelle difficulté elles auraient dû traverser cette crise sanitaire, tant elles se seraient senties isolées, voire abandonnées. Chacune dans sa grande maison, occupée par leur seule présence. Bien sûr, elles auraient été entourées, à distance, par leurs familles et leurs amies. Leur boîte aux lettres se seraient joliment garnies de cartes postales et missives manuscrites, plus souvent sans doute qu'en temps normal. Je suis certaine qu'elles nous auraient encore parlé de la guerre et des privations, des temps anciens parfois si difficiles. Et on les aurait écoutées avec d'autant plus d'attention. J'ai beau me dire qu'elles sont mieux là où elles sont, leurs conseils et leur sagesse me manquent. Je suis certaine qu'elles auraient même su nous rassurer, du haut de leur grand âge et de leur expérience de la vie.

dimanche 26 janvier 2020

Expo 2020

Voici déjà quelques temps que je ressentais ce besoin de retourner exposer dans mon vallon natal. L'occasion s'est présentée, sous forme d'expo collective, encre et aquarelle.  Je ne pouvais guère prétendre à une autre technique, alors j'ai senti comme un signe, une invitation. Bienvenue si vous passez par là.

jeudi 9 janvier 2020

Clair-obscur


Le regard de deux générations se croisent sur cette photo, entre ombre et lumière. D'un côté, l'aïeule de la famille, happée petit à petit par la maladie, et son arrière-petite-fille, pleine de vivacité. Que se disent-elles donc ?  L'intensité de leur regard est si touchante....On devine un dialogue intergénérationnel, un passage de témoin.  Elles auront eu le bonheur de se croiser pendant 8 mois. La petite a vécu dans la joie son premier Noël, et l'aïeule a tourné la page du dernier, avant de rejoindre les étoiles....Elle laisse dans son sillage une belle et grande descendance, peuplée d'enfants devenus adultes, de petits-enfants et arrière-petits-enfants qui portent en eux les valeurs qu'elle a su leur insuffler. Et restera, à jamais, le souvenir....