vendredi 19 octobre 2012

Chronique de la boutique et pensées de l'atelier: Bientôt le concert !

Chronique de la boutique et pensées de l'atelier: Bientôt le concert !: Il y a quelques mois, je ne pouvais pas chanter les chants du Plateau sans que mon regard ne s'embue. L'évocation de la dure vie de mon pè...

Bientôt le concert !

Il y a quelques mois, je ne pouvais pas chanter les chants du Plateau sans que mon regard ne s'embue. L'évocation de la dure vie de mon père y était trop forte, je l'imaginais, mains rugueuses et échine courbée sous le poids des piquets,  arpenter ces forêts fabuleuses.  Puis, gentiment, l'émotion des premiers temps trop proches de la mort de ce père adoré ont fait place à une période de ravissement. Oui, ces chants parlent à mon coeur. Ils ont été écrits en français, et leurs mélodies si riches soulignent encore l'intensité des paroles (que je peine pourtant à apprendre par coeur !!). Et puis, nos répétitions hebdomadaires ont lieu sur ce fameux Plateau. Comme je chante avec les sopranes, je chante près de la fenêtre. Parfois, mon regard se perd dans les paysages évoqués par ces chants magnifiques. Alors, pour éviter d'être rappelée à l'ordre en laissant mon imaginaire se balader par cette grande fenêtre à la rencontre de ce paysage, j'ai décidé de le peindre pour l'affiche du présent concert. Et n'en déplaise à Jean Mamie, auteur de "Pour faire le portrait d'un pays", j'ai choisi l'aquarelle, même si selon lui, "la peinture à l'huile, c'est bien plus beau". Mais qu'importe le moyen d'expression, l'important, c'est de "Peindre avec son coeur". 

Le concert aura lieu le dimanche 27 octobre 2012, à 17 heures, à la Blanche Eglise de La Neuveville. Bienvenue à tous. 

jeudi 4 octobre 2012

Chronique de la boutique et pensées de l'atelier: Une histoire traumatisante ??

Chronique de la boutique et pensées de l'atelier: Une histoire traumatisante ??: Cela fait plus de 10 ans que mon premier livre pour enfants a été publié. L'autre jour, j'ai fait une rencontre étonnante : ma fille a inv...

Une histoire traumatisante ??

Cela fait plus de 10 ans que mon premier livre pour enfants a été publié. L'autre jour, j'ai fait une rencontre étonnante : ma fille a invité un de ses copains à la maison pour boire un verre. Il a traversé l'atelier et est arrivé au salon l'air un peu défait. On a échangé quelques paroles, mais j'ai bien remarqué son air préoccupé.. Alors, il m'a dit qu'il venait de voir quelque chose qui l'interpellait. Je l'ai accompagné près de l'objet en question : il s'agissait en fait d'un livre "Une ombre à la maison verte", que j'ai écrit il y a bien 10 ans. Quand j'ai sorti le livre de l'armoire, le jeune homme s'est soudain enflammé, me parlant des belles heures de son enfance passées à écouter cette histoire. Il semblait si troublé à se retrouver ainsi devant l'auteure de ce livre que je me suis demandé si l'histoire ne l'avait pas carrément traumatisé. Moi, en tout cas, elle m'avait libérée d'un étrange sentiment en arrivant dans cette mystérieuse maison verte.... Bon, là, je m'éloigne du sujet. C'est la première fois qu'un charmant jeune adulte m'annonce que cette histoire l'a aidé à grandir..... un jeune homme d'au moins 1m80 !!

mercredi 5 septembre 2012

Un tableau pour Terre des Hommes...

Nous sommes une bonne quarantaine d'artistes du cru à avoir été contactés par Terre des Hommes afin d'offrir à la vente l'une de nos oeuvres. L'entier du produit sera utilisé pour une action en faveur des enfants des rues. Dès lors, quelle aquarelle choisir ? J'avoue que ce n'était pas facile, mes cartables en regorgent, leur ventre est gonflé de feuilles plus ou moins épaisses  classées par sujet. Et puis, pratiquant des prix plutôt modestes surtout lorsque mes sujets ont trait à l'enfance (pas question de ruiner des parents qui souhaitent décorer la chambre de leur petit avec une aquarelle originale plutôt qu'un poster !), je me suis dit que je ne rapporterais pas grand chose à la caisse de Terre des Hommes si je vendais mon oeuvre. Quand j'ai reçu la liste des autres artistes invités, je me suis dit que je ne rapporterais décidément pas grand chose, mais après tout, il en faut pour toutes les bourses. Quelqu'un dont les revenus sont modestes doit avoir accès à un tableau, cette personne ne doit pas être découragée par des prix élevés alors qu'elle souhaite acquérir un objet et en même temps soutenir une association. A partir de là, j'assume le choix de mon aquarelle - en lien avec le monde de l'enfance - et son prix plutôt modeste bien que toujours trop cher dans l'absolu. Alors, si vous souhaitez découvrir l'aquarelle que j'ai choisie, et en même temps admirer les oeuvres de tous les participants, bienvenue à l'Hôtel de ville de Neuchâtel, jeudi 6 septembre à 18 heures pour le vernissage. L'expo durera jusqu'au 13 septembre. D'autres renseignements figurent sur le site de Terre des Hommes : www.tdh.ch . Bienvenue.

mercredi 1 août 2012

L'atelier en vacances

J'aime beaucoup l'atelier, le retrouver chaque matin, y remettre de nouvelles cartes de voeux, regarder ma dernière aquarelle en me disant qu'il y a sans doute mieux à faire (vivement la prochaine). Certains matins, je laisse les odeurs de pain ou de pâtisserie embaumer ce lieu et plus si affinités. Et oui, les odeurs montent jusque dans le corridor en pierre qui selon un ami villageois rappelle l'odeur de l'école au château. J'en ai déduit que ce n'était pas un bon souvenir. Mais là, je laisse les odeurs et les images derrière moi, je boucle la porte et laisse le panneau sur "fermé". Tout cela pour découvrir d'autres horizons, expérimenter la lointaine Suisse (Valais et Grisons) en train. Mon cher mari a obtenu de moi que je monte jusqu'au sommet du Gornergrat alors que je suis sujette au vertige et j'ai obtenu de lui que nous visitions les salles d'un musée dédié à l'un de mes illustrateurs préférés : Alois Carrigiet. Cela ressemble presque à un partage des taches mais en fait c'est de la pure complémentarité. Et je crois que ça m'aide à surmonter mes vertiges, de savoir qu'au bout, il y aura une visite de musée en récompense. A vous aussi, bonnes vacances.

vendredi 18 mai 2012

Ces élèves qui font l'atelier

En ce moment, l'atelier est en pleine effervescence puisque l'on prépare la première exposition  des élèves d"Aquarelle à la carte". Pour la plupart, il s'agit d'une grande première, et pour moi aussi puisque je n'avais jamais  piloté d'expo collective auparavant. Il s'agit d'aider à choisir les oeuvres car la taille de l'atelier ne permet pas de se répandre en grands et nombreux formats, d'aider à découper ces fameux passe-partout avant d'encadrer la crème des aquarelles écloses patiemment entre ces murs. La plupart des élèves ont fréquenté l'atelier dès son ouverture, certains avaient même pris un peu d'avance en prenant des leçons dans mon ancien salon. D'autres encore ont rejoint le groupe en cours d'année, s'intégrant à merveille tout en apportant un nouveau souffle. Au fil des semaines, je constate de réels pas en avant, des défis apprivoisés, une confiance retrouvée ou encore le goût de l'expérimentation. Ici, chacune et chacun semble s'enrichir de l'expérience d'autrui, de son courage, ou parfois du ratage pur et simple d'une aquarelle. Cela arrive aussi, et cela s'avère très instructif, car la découverte la plus audacieuse est à ce prix, et c'est ce qui fait tout son charme. Il y a quelques années, trempée dans l'aquarelle bien au-delà du pinceau, je n'imaginais guère donner des cours. Et là, me voilà propulsée, sur demande tout d'abord, "maîtresse" d'aquarelle plusieurs heures par semaine, pour mon plus grand plaisir. Au vu des fulgurants progrès réalisés, je me demande ce que je pourrais bien leur apprendre encore. Voilà donc mon défi personnel, creuser l'aquarelle jusqu'à ses derniers retranchements pour en percer les secrets et les transmettre, petit à petit, selon les souhaits de chacun. Je n'ai pas trouvé de meilleure manière de défendre la cause de cette fabuleuse technique que certains grincheux appellent encore le "parent pauvre" de la peinture à l'huile. Bienvenue à notre exposition.

mardi 1 mai 2012

Le thé à l'atelier de Marianne

Une fois par semaine, un sympathique groupe de dames emplit mon atelier-café avec vivacité. Un jour, le mari de l'une d'elles est arrivé avec une théière dont il ne savait que faire. D'un air presque désabusé, il m'a dit que si je n'en voulais pas, il la liquiderait (la théière bien sûr). Sans hésitation, j'ai adopté cette théière venue du Japon. Le dragon doré qui sert d'embout permet de servir le thé sans ébouillanter qui que ce soit tout en ayant la tremblette (je parle pour moi). Avec elle, 4 tasses assorties. Ainsi, les 4 premières arrivées échappent au service dépareillé. C'est dans cette théière que je laisse infuser le thé des magiciens. Pour des moments magiques paraît-il.... Bienvenue.

jeudi 8 mars 2012

Expérience matinale du Morgenstraich

Depuis qu'à l'atelier, avec mes élèves, on s'inspire de motifs carnavalesques, on raconte également nos souvenirs de carnaval. Certains sont allés à Venise, et ont décrit les personnages masqués qui surgissent de nulle part, hors du temps. Une élève avait même participé au carnaval de Bâle, en y jouant du piccolo. Elle parlait avec tant d'enthousiasme du Morgenstraich qu'une graine a dû germer dans mon esprit à ce moment-là. . Et quelques jours plus tard, une amie de ma fille nous proposait à toutes les deux de dormir à Olten avant de prendre le train de 3h du matin pour Bâle. Se lever à cette heure-là n'a posé aucun problème particulier, le tout étant de ne pas trop réfléchir aux conséquences. A la gare de Bâle, au petit matin, la foule se densifiait, des coulées humaines se déversaient dans les rues, se dirigeant vers le centre. Il s'agissait de se positionner afin de voir le mieux possible le cortège. On y est allé en brandissant notre slogan : les p'tits devant ! Comme annoncé, à 4 heures, les lumières se sont toutes éteintes, un grand silence s'est fait, et au loin, on aperçut des lueurs qui se mouvaient dans notre direction, accompagnées du son du piccolo et du tambour. Bientôt, on put distinguer, sur les têtes masquées, les fameuses lanternes magnifiquement peintes. Rarement vu un tel déploiement de créativité, ces lanternes étaient de vrais tableaux, j'avais envie de les arrêter pour pouvoir les admirer plus longuement. Et sous les lanternes, tous ces masques en papier mâché témoins d'une incroyable inventivité. Bien sûr, si on était restées pour la journée, on aurait pu admirer les lanternes exposées sur la place. Après s'en être mis plein la vue, on s'est enfilées dans un bistrot totalement inattendu. L'escalier étroit nous a menées à un 1er étage gigantesque où s'activait une multitude de serveuses et serveurs, ma foi bien réveillés pour servir la soupe à la farine et le gâteau au fromage. Et pendant tout ce temps, aucune bousculade, aucune grossièreté, un véritable esprit de fête. Bien sûr, je n'ai pas peu l'occasion de planter un chevalet, et j'ai bêtement oublié mon appareil de photo dans un sac à main resté à Olten, mais les images du morgenstraich que j'ai emportées dans mes souvenirs méritent bien que je leur accorde quelques coups de pinceaux un de ces jours.... Affaire à suivre !!

jeudi 16 février 2012

Encre noire pour maison orange

Les derniers événements expliquent largement ma désertion passagère du blog. M'y revoici, avec quelques éclaircissements. Fin décembre 2011, j'ai découvert le noir et son cortège d'allusions macabres. Je m'étais inscrite plusieurs semaines auparavant à un cours de gravure, à Neuchâtel. Je m'en réjouissais mais n'étais pas certaine de pouvoir y participer au vu de la santé très défaillante de mon père. Je me suis dit qu'on verrait bien, et qu'il serait toujours temps d'annuler. Je m'y suis rendue le premier jour, l'âme en peine car notre brave chienne ne réussissait plus à se lever, du haut de ses 13 ans. Néanmoins, j'ai réussi à plonger mon esprit dans la technique de la gravure, exigeante et passionnante. J'ai choisi de réaliser une gravure de notre maison. La pointe sèche s'est promenée sur le cuivre, que j'ai enduit de vernis, fait prendre un bain d'acide réenduit. Les heures se sont échappées très vite. Au retour, j'apprenais que ma chienne ne s'était toujours pas levée, et qu'en plus, mon père avait dû être hospitalisé d'urgence. Guère dormi cette nuit-là et au petit matin, comme le statu de chacun était "quo", je suis retournée à mon cours de gravure. J'y ai gravé des montagnes sur une plaque de plexy. Là, j'ai découvert l'encre sépia... pour renouer avec la couleur. De retour à la maison, pleine d'espoir, j'appris que notre chienne ne survivrait pas, à moins de lui infliger un traitement de choc, destiné à rallonger sa vie de quelques mois, ou quelques semaines, souffrance garantie. Pendant la nuit, j'ai espéré un miracle, qu'elle se lève donc, qu'elle se remette à manger, sans traitement. Le miracle n'a pas eu lieu. Le matin, je suis retournée au dernier jour de stage. A la grande surprise de l'enseignante, mon sujet était décidément très noir. J'avais pourtant pris soin de ne pas saturer l'encre, d'apposer des niveaux de gris. Certains ont même vu dans cette gravure une représentation de maison de sorcière. Alors, cette sorcière, pourquoi n'a-t-elle pas agité sa baguette, ou activé son balai pour voler au secours de créatures en peine ? Ma chienne est décédée le soir même. Mon père n'a eu que quelques semaines de répit à l'hôpital, puis s'en est allé, paisiblement. Et on s'étonne que ma maison orange, gravée, ressemble à une maison en deuil...