mardi 21 février 2017

Le grand vide

La fin de l'année 2016 n'a pas épargné de grands dessinateurs, comme Burki et Mix & Remix, mais il y a un décès dont j'ai encore plus de peine à me remettre. Ma mère aussi dessinait bien, pas dans les journaux et la presse, mais dans nos livres de souvenirs. J'étais si fière, enfant,  de montrer les magnifiques roses qu'elle avait dessinées plus vraies que nature, avec sa touche de sensibilité traduite dans des nuances de carmin. En ce début d'année 2017, elle avait encore de beaux projets, et tenait à les partager avec ses  filles et ses petits-enfants. Elle nous avait même suggéré de noter quelques dates dans nos agendas, et nous a fait promettre de ne venir que si on en avait le temps. Elle s'en est allée avant la date du premier rendez-vous, bien trop tôt à mon goût, car j'avais aussi des projets pour elle. Maintenant que le temps a atténué les écorchures, j'ai relu certains textes écrits d'une main tremblante, où déjà se profilait devant elle, en guise de date, celle d'un prochain départ. Celui dont on ne revient pas, et qui met l'entourage dans un cruel face à face avec la mort et le néant. Avec l'absence aussi, et le vide. Le vertige, je le connaissait déjà, et là, je découvre le vide.  Hier, j'ai lu cette phrase si belle : le chagrin de la mort d'une maman est le premier qu'on ne peut pas partager avec elle. Et même si je ne partageais pas toujours mes inquiétudes et mes tristesses avec elle, je sens comme un déchirement en songeant aux instants de joie que je vivrai sans pouvoir lui en parler. Ou alors je lui en parlerai quand même....

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