lundi 20 avril 2015

un conte pris à la lettre

Pendant les vacances de printemps 2015, j'ai eu le plaisir de faire une marche dans les sentiers reliant Rossinière à Château d'Oex, en compagnie de ma nièce et sa fille de 5 ans. Après à peine un quart d'heure de montée plutôt raide, la petite demande si quelqu'un peut la porter. Comme il restait plus d'une heure de marche, pas question de céder à cette demande. Alors, ni une ni deux, je propose à la fillette de lui conter l'histoire du Petit Poucet, qu'elle ne connaît pas encore. Comme elle est de langue maternelle allemande, sa maman s'engage à traduire simultanément mes paroles si nécessaire. Et c'est ainsi que je lui conte Le petit Poucet, ce p'tit gars malin qui refuse d'être abandonné dans la forêt par ses parents, et qui se débrouille pour emmener dans ses poches les petits cailloux blancs qu'il sème afin de retrouver son chemin.
L'histoire est suffisamment captivante pour occuper l'esprit de la jeune marcheuse qui en oublie de trouver qu'il fait trop chaud, que c'est encore loin, que ça monte, et qu'elle a mal aux pieds. Ah, la magie des contes! J'ai utilisé ce stratagème plusieurs fois avec mes propres enfants, afin de les faire marcher plus longtemps, hi, hi.
Et c'est ainsi que bercées par ce conte, nous sommes arrivées sans embûche à Château d'Oex. Mon adorable petite-nièce nous suivait, un peu à distance, alors que nous traversions le haut de la bourgade. Quand je me suis retournée, je l'ai surprise en train de faire une provision de petits cailloux. "Mais, Vivienne, tu n'as tout de même pas peur qu'on t'abandonne dans la forêt" ? "Non", me répond-elle, "sauf si je deviens comme le Petit-Poucet, là j'aurai besoin de petits cailloux....." Si ce n'est pas de l'identification, ça ! Le retour s'est fait en train, et en 5 minutes. Même pas le temps de raconter une autre histoire !